LA CHIRURGIE DU COLON ET DU RECTUM
Le colon et le rectum peuvent être le siège de tumeurs et d’inflammations qui nécessitent un geste chirurgical. Ce type d’opération s’accompagne d’une paralysie de l’intestin qui ne reprend ses fonctions qu’après 4-5 jours. Pendant ce temps le patient doit souvent conserver une sonde gastrique, responsable de maux de gorge, et il présente un ballonnement abdominal qui est source d’inconfort. Au cours des dernières années plusieurs progrès ont permis de réduire cette paralysie intestinale et l’inconfort qui l’accompagne.
- La purge intestinale par laxatifs donnés avant l’opération est souvent abandonnée.
- La sonde gastrique n’est habituellement plus utilisée.
- La réalimentation est précoce, dés le lendemain le patient pouvant déjà boire.
- La kiné comprend une mobilisation et mise au fauteuil dès le lendemain.
- Une analgésie postopératoire mieux adaptée aux besoins du patient est délivrée sur commande du patient.
- La laparoscopie, dite technique des petits trous, permet souvent d’éviter les grandes incisions du passé.
Ces mesures ont permis de diminuer de moitié la durée de séjour qui souvent ne dépasse pas une semaine.
Le rectum est la partie terminale de l’intestin qui se continue par l’anus. Il peut être le siège de tumeurs malignes qui nécessitent le plus souvent son ablation. Ces opérations, réputées délicates, ont bénéficié de progrès qui en augmentent le taux de curabilité tout en réduisant le caractère délabrant.
- Un bilan préopératoire précis comprenant l’échoendoscopie et la résonance magnétique permet de sélectionner les rares tumeurs débutantes pouvant être opérées simplement par voie anale et celles plus avancées qui nécessitent une radiothérapie avant l’opération.
- Les tumeurs de stade avancé sont soumises à 5 semaines de radio-chimiothérapie effectuée 6-8 semaines avant l’opération chirurgicale, rendant celle-ci plus aisée et réduisant le taux de récidive.
- En enlevant méticuleusement toute l’atmosphère cellulograisseuse qui entoure le rectum il est possible de réduire de manière significative le taux de récidive des cancers du rectum.
- Selon cette même technique il est souvent possible de préserver les nerfs qui commandent les fonctions sexuelles et urinaires, évitant ainsi une invalidité sexuelle et urinaire permanente dans le décours de ces opérations.
- Les techniques chirurgicales actuelles permettent le plus souvent de rétablir la continuité digestive même pour des tumeurs situées très près de l’anus et évitent ainsi au patient l’inconfort d’une stomie (poche) définitive.
|
|
|
FIG: Colectomie laparoscopique de: I Pirlet N Mercier,JM Fabre Traitement chirurgicale des cancers du colon gauche EMC-Techniques chirurgicales-Appareil digestif 2013;8(4):1-10 Article 40-572) |
FIG: Suture colorectale par agrafage: raccordement du colon au rectum |
FIG: Suture colorectale terminée (avant retrait agrafeuse) de: L de Calan,B Gayet,P Bourlier,T Perniceni Chirurgie du cancer du rectum par laparotomie et par laparoscopie EMC-Techniques chirurgicales-Appareil digestif 2004:1-30 Article 40-630 |
Les diverticules du colon sont très fréquents et concernent un patient sur deux de plus de 60 ans. L’inflammation d’un diverticule, appelé diverticulite, survient chez un quart des patients, allant du simple mal de ventre à la péritonite généralisée.
En cas de péritonite une opération chirurgicale urgente s’impose. Jusqu’il y a peu celle-ci consistait à enlever le segment d’intestin malade suivi de la confection systématique d’une colostomie (poche) que le patient devait conserver entre 3 et 8 mois. Pour supprimer cette poche une deuxième opération et une nouvelle hospitalisation d’environ 10 jours étaient nécessaires.
Sans augmenter les risques pour le patient, j’ai développé une stratégie d’opération en 1 seul temps, permettant d’éviter le port d’une poche ainsi qu’une 2ème opération. Cela s’est traduit par une réduction de la durée d’hospitalisation et des coûts de celle-ci ainsi que par une réduction d’invalidité pour le patient. *
Diverticulose colique |
Diverticulite de stade avancé |
Dr Serge Landen - www.drlanden.be